Sanseverino porte un nom italien (ses grands-parents sont de Naples) mais sa musique sonne plutôt manouche. Petit, son papetier de père doit voyager beaucoup et la famille suit. De trois à seize ans, le jeune Stéphane Sanseverino découvre la Bulgarie, la Nouvelle-Zélande, la Yougoslavie, le Mexique… C’est peut être des pays de l‘Europe de l’Est qu’il va rapporter ce goût de la musique tzigane. Une passion qui ne le quittera plus. A vingt ans, de retour à Paris, il passe des heures à étudier le jeu des guitaristes manouches place du Tertre. Il s’aperçoit que les groupes comme Les Pogues et, en France, les Têtes Raides prouvent à l’envi qu’on peut produire de l’énergie avec des guitares acoustiques. Il travaille la sienne comme un fou et devient un joueur de swing manouche extrêmement convaincant. Parmi les nombreux groupes dont il a fait partie, le plus connu, les « Voleurs de poules » (1992 – 1999) témoigne de cette jubilante prédilection et d’une liberté musicale qui conjugue guinguette et Balkans. Il débute en solo en 1997 au Printemps de Bourges. Depuis lors, Sanseverino a affermi son écriture et son chant et n’arrête plus les tournées. Un pianiste, un joueur de contre-basse et deux guitaristes de génie l’accompagnent sur scène à la perfection, admirable dans son rôle de maître à jouer. Son album « Les Sénégalaises » sorti en 2004 - a connu une belle carrière comme « Tango des gens » son précédent opus - a toujours cette vibration manouche qui l’a propulsé vers les sommets. La référence demeure incontestablement le swing des années 50, façon Django, mélange de jazz tzigane et de rock bastringue. Une fois de plus, l’artiste en tire le meilleur à travers onze chansons et deux instrumentaux. Mêlant habilement le comique, l’inquiétant et les textes à messages simples, Sanseverino justifie en beauté sa victoire de la musique remportée en 2003. Le troisième album "Exactement" est une sorte de révolution personnelle et musicale, entreprise avec le complice de toujours Dominique Fillon. Voilà un album que notre homme a pris le temps d'écrire et de composer. Bien dans son swing, Sanseverino chante "Cette conne qui m'ennuie", "J'ai un homme dans ma vie", "Dans la maison sur le port" , "10 jours avant Paris" avec une joie sans égale... qui le distingue des autres représentants de la nouvelle chanson française. Sans se départir de son incroyable verve son nouvel album "Les faux talbins" est moins manouche que les précédents mais plus rock et plus blues que jamais. En 2012, son morceau intitulé "Swing 2012" tourne en ridicule la fin du monde, sur un air rythmé aux influences jazz manouche. Fidèle à son titre, son nouvel album "Honky Tonk", paru en 2013, revient vers des airs bluegrass, sans altérer néanmoins le style de l’auteur. En 2014, il revient avec "le petit bal perdu", album de reprises de chansons populaires des années 1930 principalement. On y (re)découvre "Ce petit chemin" de Mireille et Jean Sablon, "Sombre dimanche" de Damia ou encore "Il suffirait de presque rien" de Serge Reggiani arrangées par Sanséverino